Un voyage dans le Sahara algérien est un voyage au cœur d’un espace sans limites, célébré comme étant le plus beau désert au monde !
Le Sahara algérien est un immense désert qui couvre 2 millions de km² soit la quasi-totalité du territoire algérien (90 % du pays) et abrite un peu plus de 10% de la population algérienne.
Légendaire et mythique, le désert algérien est un enchevêtrement minéral démesuré où reposent des joyaux de sable et de roches ciselées par un vent enchanteur, des forteresses de grès, des gueltas d’eau claire surgissant dans l’aridité de profonds canyons, des pics volcaniques livrant un combat sans fin aux dunes.
C’est toute la diversité du Sahara que nous approchons lors d’un voyage dans le Sahara algérien : c’est le royaume des regs, terres montagneuses aux vastes étendues pierreuses, des ergs, étendues de dunes de sable, des hamadas, ces plateaux calcaires ou gréseux ponctués de cratères, des tassilis (plateaux), des sebkhas (dépressions couvertes de sel) et des serirs (plateaux couverts de rocaille)… des massifs volcaniques et des oasis qui parfois surgissent dans ces terres époustouflantes.
Un voyage dans le Sahara algérien est une plongée dans une terre grandiose où le mythique côtoie le mystique.
Dans le Sud-Est du Sahara algérien, deux hauts plateaux règnent en maîtres : le Tassili N’Ajjer et le Hoggar.
L’oasis de Djanet est la capitale et la porte d’entrée principale du Tassili N’Ajjer. Située à 1050 m d’altitude, à l’Est de l’Erg Admer, l’oasis étale ses maisons blanches et sa palmeraie alimentée par l’oued Idjeriou au pied des falaises du Tassili N’Ajjers.
Ainsi cernée par l’erg Admer et la majestueuse Tadrart qui déroule un océan de dunes ocres et rouges ponctué de pitons et de forteresses dentelées, la région se prête à la perfection à l’itinérance en randonnée chamelière : canyons riches de superbes gravures et peintures rupestres, arches gothiques de Tikoubaine, vastes oueds ponctués d’acacias (arbres emblématiques de la flore et végétation du Sahara), cirque de Moul’Naga envahi par les sables, dunes immenses de Tin Merzouga, gorges dissimulées entre pitons et arches vertigineuses, dédales du canyon secret d’Essendilène et gueltas bienfaisantes… un émerveillement permanent !
Environ 20 000 personnes vivent à Djanet, l’une des principales villes du Sud-Est algérien : ils sont quasi-exclusivement Touaregs algériens et parlent la langue touarègue d’Algérie, le Tamahaq. Djanet est aujourd’hui l’un des berceaux de la culture touarègue, on y trouve d’ailleurs un très riche et authentique artisanat touareg. Et c’est à Djanet qu’est célébrée la fête de la Sebiba, du premier jour de Mouharram (premier mois du calendrier de l’Hégire, calendrier lunaire musulman) jusqu’au dixième jour (appelé Achoura). La fête de la Sebiba est inscrite par l’Unesco à la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité : Le rituel et les cérémonies de la Sebeïba dans l’oasis de Djanet, Algérie
Un voyage dans le Sahara algérien au cœur du Tassili n’Ajjer est l’occasion de découvrir un immense plateau de gré qui s’élève à plus de 1000 m d’altitude et culmine à 2158 m (au sommet de l’adrar Afao). Le Tassili se situe pour sa majeure partie dans le Sud-Est algérien et s’étend au Sud-Ouest de la Libye. Il est classé depuis 1982 au patrimoine mondial de L’Unesco : https://whc.unesco.org/fr/list/179/
Il est réputé pour ses vagues dunaires qui se succèdent les unes aux autres, ses canyons ocres et ses gorges verticales dissimulées entre pitons et arches vertigineuses (on dénombre plus de 300 arches dans le Tassili !), ses tours de gré et ses aiguilles rocheuses… un relief minéral où la douceur des dunes et la pureté des lignes contrastent avec les tourments de la pierre.
Le Tassili N’Ajjer est aussi désigné comme le plus grand musée à ciel ouvert d’art rupestre préhistorique sur Terre. Ce ne sont pas moins de 15 000 peintures et gravures rupestres qui y sont répertoriées et qui témoignent de l’évolution de la faune, de la flore et de la vie humaine au Sahara : une plongée dans l’histoire de la terre et de l’humanité à travers un voyage dans le Sahara algérien.
Les œuvres les plus anciennes sont datées de 12 000 avant JC et évoquent le temps du Sahara vert, ce temps où le Sahara était une savane luxuriante peuplée de grands mammifères : éléphants, buffles, girafes, antilopes. Des scènes de chasse sont aussi représentées. La période 7000 – 4500 avant JC est la période pastorale : l’homme peint des bovidés, et le Sahara vert s’est progressivement transformé en une terre aride. La gravure rupestre de « La vache qui pleure » à quelques kilomètres de Djanet symboliserait ce changement climatique. Puis il y eut la période où le cheval fut introduit (période caballine), la période des Garamantes et enfin la période caméline (introduction du chameau !).
C’est au sein même du Tassili N’Ajjer que fut construite la plus grande cité troglodyte au monde : la cité de Séfar. Véritable ville de pierre composée de plusieurs milliers de maisons, découverte en 1950 par l’explorateur Henri Lhote, Séfar est en elle-même un joyau d’art et d’architecture. Les murs sont ornés de gravures et de dessins rupestres de toutes tailles : girafes, rhinocéros, buffles, et des scènes représentant des personnages, des rituels, des scènes de chasse, des batailles de guerriers… et les célèbres et mystérieux pétroglyphes (dessins gravés dans la pierre) encore à ce jour énigmatiques, représentant des créatures ni Animal ni Homme…
Un extrait du film « L’Algérie vue du ciel » de Yann Artus-Bertrand évoque Séfar. Un voyage dans le Sahara algérien depuis les airs : vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous :
Sefar, le plus grand musée à ciel ouvert du monde en Algérie
Poursuivons notre voyage dans le Sahara algérien à 2050 km d’Alger et 700 km à l’Ouest de Djanet… nous sommes à Tamanrasset, la plus grande oasis des montagnes du Hoggar (Hoggar se dit « Ahaggar » en Tamahaq, la langue touarègue d’Algérie), capitale administrative du Hoggar.
Située à 1400 m d’altitude, avec ses ruelles ombragées par les tamaris et aux horizons de montagnes bleues, Tamanrasset est bordée au nord par l’Atakor, véritable cœur du Hoggar.
Cette montagne sauvage et volcanique culmine à 2918 m d’altitude au Mont Tahat (le point culminant de toute l’Algérie) et se pare de dômes érodés et d’aiguilles. C’est un véritable champ volcanique, d’une superficie proche de celle de la France (!!!), composé de roches basaltiques, de cheminées d’anciens volcans, de coulées de lave, et presque entièrement dépourvu de végétation. Dans ce paysage de roche noire, les colonnes de basalte qui se dressent telle une succession de tuyaux d’orgue forment un décor impressionnant, sauvage et fantasmagorique.
Les traditions orales des Touaregs algériens relatent des éruptions volcaniques. Par ailleurs, des fumerolles isolées et une activité sismique montrent que cette zone volcanique n’est pas éteinte, bien que la dernière phase de l’activité volcanique se soit achevée il y a environ 10 000 ans.
Le plateau de l’Assekrem culmine à 2728 m. Son nom est évidemment associé au Père Charles de Foucauld.
Né le 15 septembre 1958 à Strasbourg, orphelin à l’âge de six ans, il est d’abord officier de cavalerie de l’armée française, puis géographe et explorateur, devient moine trappiste en 1890, puis ermite dès 1897 afin d’approfondir sa quête d’un idéal de pauvreté, abnégation et pénitence.
Ordonné prêtre en 1901, il décide de partir dans le désert du Sahara. Il arrive à Alger chez les Pères Blancs, puis en octobre 1901 il part à Beni Abbès dans le Sahara algérien, à la frontière avec le Maroc, où il s’installe dans un ermitage.
En 1904, il rejoint pour la première fois le Hoggar et arrive à Tamanrasset le 13 août 1905. Sur conseil de son ami Moussa Ag Amastane, Amenokal des Touareg du Hoggar, il construit la Frégate, une petite maison en pierre et terre séchée qui abrite une chapelle : c’est la première maison en dur de Tamanrasset. La Frégate est le premier ermitage à Tamanrasset du Père Charles de Foucauld qui consigne dans son carnet, en date du 19 août 1905 :
Commencé à construire chapelle. J’aurai une maison en pierre, servant d’Église et de Sacristie, et une hutte en paille servant de dortoir, réfectoire, cuisine, parloir, chambre d’hôte, etc… La maison a à l’intérieur, 6 mètres de long et 1,75 mètre de large ; elle est divisée en deux pièces égales, l’une servant de chapelle, l’autre de sacristie
Charles de Foucauld
Foucauld n’a de cesse de mieux connaître la culture touarègue, la langue touarègue, l’écriture tifinagh, et débute la rédaction d’un dictionnaire touareg-français.
En 1909 il découvre l’Assekrem et c’est en avril 1910 qu’il décide de construire l’ermitage au sommet de l’Assekrem. Il l’agrandira en juillet 1911.
Le voyage dans le Sahara algérien « Le Hoggar, montagne mythique du Sud algérien » se déroule justement dans le massif du Hoggar.
Après la déclaration de guerre en 1914, Foucauld refuse de s’installer à Fort Motylinski avec l’armée française (à environ 50 km de Tamanrasset), mais décide de sécuriser son ermitage en Tamanrasset et construit, entre l’été 1915 et l’été 1916, un fortin en briques, le Bordj, afin d’offrir à la population un refuge en cas d’attaque.
En juin 2016, ses amis et voisins Touaregs, qui constatent que sous l’influence d’une confrérie senoussiste de Libye une grande partie de la population du Sahara et du Sahel se soulève contre l’occupant français, lui conseillent de se réfugier à Fort Motylinski. Charles de Foucauld refuse.
Le 1er décembre 1916 au soir, un Touareg qu’il connaît le trahit : il l’attire à l’extérieur du Bordj et il est alors capturé et ligoté (la rezzou senoussiste voulait certainement en faire un otage pour obtenir une rançon). Les Senoussistes pillent le Bordj mais l’arrivée surprise de deux méharistes les surprend et, dans la panique, l’adolescent à qui la garde de Charles de Foucauld avait été confiée l’abat. Les deux méharistes sont eux-aussi assassinés.
Suivant les directives données dans son testament en juillet 1911, le soir même, les amis Touaregs du Père Charles de Foucauld l’enterrent avec les musulmans, à quelques mètres de la porte où il est mort, à même la terre.
Je désire être enterré au lieu même où je mourrai et y reposer jusqu’à la résurrection. J’interdis qu’on transporte mon corps, qu’on l’enlève du lieu où le bon Dieu m’aura fait achever mon pèlerinage.
testament du Père Charles de Foucauld, 1911
Contrairement à sa volonté, en 1917 sa dépouille est une première fois déplacée non loin, et en 1929, elle est transportée et mise en tombeau, à El Menia en Algérie (plus de 1000 km au Nord de Tamanrasset).
Un voyage dans le Sahara algérien est l’approche d’une terre puissante, d’un peuple, les Touaregs, et d’une culture inoubliables… une expérience marquante à jamais inoubliable.
Les randonnées au Sahara algérien et les circuits découverte dans le désert algérien sont d’ailleurs toujours guidés par une équipe locale de Touaregs algériens.