Un voyage dans le désert en Mauritanie est un voyage au cœur d’un vaste territoire dont les trois-quarts sont désertiques. Le désert du Sahara occupe la majorité du pays : il s’alanguit jusqu’au Sahara occidental au Nord et à l’Océan Atlantique au Sud-Ouest (presque 800 km de côtes) et s’atténue progressivement au Sud pour laisser place au Sahel, en composant un paysage de brousse et de savane.
Ceci dit, le désert du Sahara grignote peu à peu le Sahel : au fil des épisodes de grande sécheresse, le végétal, qui permet de fixer les dunes et de préserver des zones de pâture au bétail, s’assèche de plus en plus jusqu’à disparaître, permettant ainsi au sable de gagner du terrain. C’est ce qui explique les différentes vagues d’exode rural que l’on observe en Mauritanie.
Tout au Sud du pays, le Sahel rejoint le fleuve Sénégal qui marque la frontière avec le Sénégal (le pays). La vallée de Chemama, plaine alluviale du fleuve Sénégal, longue de 400 km et large de 10 à 25 kilomètres est l’unique bande de terre fertile du pays. C’est là que se trouvent les cultures vivrières principales de la Mauritanie.
Cette vallée, où se succèdent des zones agricoles et des zones d’élevage, est un territoire de grand brassage et métissage. Peuls, Wolofs, Bambaras, Soninkés et Maures s’y sont établis et ont apporté leur savoir tant architectural que culturel et traditionnel. Sur ce territoire, c’est la diversité du peuple mauritanien et des traditions en Mauritanie qui est représentée.
Un voyage dans le désert en Mauritanie est un voyage dans l’un des pays d’Afrique les moins densément peuplés : 4,9 millions d’habitants, sur un peu plus d’un million de km², soit une densité de moins de 5 habitants/km², sachant que plus de 60% de la population vit en zone urbaine !
Pour autant, en randonnée chamelière dans le désert mauritanien, nous croisons souvent des nomades et des oasiens : le peuple mauritanien est très ouvert au partage et aux rencontres.
Il y a quatre massifs montagneux en Mauritanie.
Le Kedia d’Idjil, au Nord, proche du Sahara occidental, abrite le point culminant du pays (917 m). Il est reconnaissable à sa couleur bleu-gris qui provient des oxydes de fer : tout autour, c’est une grande plaine sablonneuse composée de quelques collines (guelbs en hassanya, la langue des Mauritaniens) et de grands ergs (cordons dunaires).
Les gueltas présentes dans le massif se transforment en véritables cascades lors de la saison des pluies et le désert en contre-bas change alors de visage : les arbres et les herbes reverdissent et deviennent de beaux pâturages pour les animaux.
Depuis les années soixante, le Kedia d’Idjil est exploité pour ses ressources en fer. C’est pour cela qu’une ligne de chemin de fer de plus de 700 km de long a été construite entre les mines de fer de Zouerate et le port minéralier de Nouadhibou : c’est d’ailleurs la seule ligne ferroviaire du pays.
Le plateau du Tagant, dans le Centre-Sud de la Mauritanie, sépare le désert du Sahara du bassin du fleuve Sénégal au Sud. Les trois villes du plateau, Tidjikdja (capitale de la wilaya du Tagant), Tichit et Moudjeria concentrent à elles-seules la moitié des 80 000 habitants du Tagant.
Les Mauritanides sont une chaîne de montagnes située au Sud du Tagant, entre le parallèle de Moudjéria et le Sénégal.
Et enfin l’Adrar (qui veut dire montagne en hassanya), un plateau montagneux aride posé sur l’immensité de sable du désert du Sahara, est le territoire dans lequel se déroulent la majorité des voyages dans le désert en Mauritanie.
La ville d’Atar (en général ville atterrissage de l’avion lors d’un voyage dans le désert en Mauritanie), située au Centre-Ouest de la Mauritanie, est la capitale de la wilaya (région) de l’Adrar. Cette wilaya représente un peu plus de 20% du territoire mauritanien, et comportent environ 62 000 habitants, soit une densité de 0,3 habitants/km², l’une des plus faibles du territoire mauritanien.
Les deux-tiers des habitants de l’Adrar vivent à Atar.
L’Adrar était une région très habitée au Néolithique et l’aridité croissante de la région a laissé les vestiges intacts : ainsi, l’Adrar est une zone propice à l’archéologie, raison pour laquelle, entre autres, Théodore Monod, le bien-nommé « fou du désert », et autres archéologues et ethnologues, ont arpenté inlassablement ce désert mauritanien et ont effectué de nombreux voyages dans le désert en Mauritanie.
L’Adrar, région phare d’un voyage dans le désert en Mauritanie, est le royaume des gorges aux passages étroits, des regs (déserts de pierre) et des ergs (déserts de dunes), des oasis-palmeraies qui jaillissent là où l’eau s’offre miraculeusement. La pierre, dans un mélange de cailloux et de roches éboulées, y est noire. Le sable est rouge, rose, orange, blanc, noir parfois.
Contraste saisissant. Spectacle grandiose. C’est dans l’Adrar que se déroulent les randonnées en Mauritanie.
L’Adrar est un paysage minéral majestueux, un véritable désert de pierres sombres et nues, plateaux de gré tabulaires (avec comme point culminant le mont Tinyagouri : 815 m), canyons rocheux, ponctués de fleuves de sable d’or où se lovent d’antiques cités saintes : Oualata, Ouadane, Chinguetti…
Ouadane est la dernière oasis à l’Est de l’Adrar : située au cœur du désert du Sahara mauritanien, elle barre l’horizon comme une citadelle interdisant l’accès au pays de nulle part, le pays de la soif, le pays de l’aridité et des mirages.
La ville ancienne dresse ses orgueilleuses murailles dans une subtile lumière : c’est un ancien ksar (ville ancienne fortifiée) qui connut des siècles glorieux. Cette ancienne cité caravanière, construite au 12e siècle, probablement sur les ruines d’une ville datant du 8e siècle, fut une figure incontournable du commerce transsaharien. Ouadane a également été un centre spirituel important, fréquenté par de nombreux érudits.
La ville a connu une grande prospérité entre le 14e et le 18e siècle mais commença à décliner à la fin du 17e. Le climat de plus en plus aride du Sahara entraîna une migration d’une partie de la population, en particulier vers Chinguetti.
Ouadane a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1996, avec trois autres villes, dont Chinguetti.
Chinguetti, âme du peuple mauritanien, est un joyau d’architecture et d’histoire qui se dresse comme un défi au vent, un défi au sable.
La ville a été fondée au 13e siècle et fut l’épicentre du commerce caravanier transsaharien entre le Maghreb et l’Afrique Noire.
À partir du 15e siècle, et jusqu’au 18e siècle, Chinguetti devint une grande métropole culturelle et scientifique, un haut lieu de savoirs où se retrouvaient des grandes familles maraboutiques, des mathématiciens, philosophes, poètes, docteurs… Ils y ont constitué des bibliothèques d’une valeur inestimable. Le rayonnement intellectuel et religieux de Chinguetti en fit un haut lieu de pèlerinage, ce qui lui valut d’être désignée 7e ville sainte de l’Islam sunnite.
Tout comme Ouadane, Chinguetti a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1996.
Aujourd’hui, la ville de Chinguetti est scindée en deux. D’un côté de l’oued (asséché), il y a la vieille ville de Chinguetti, celle qui a été construite en 1264. De l’autre, la nouvelle ville.
La majorité des habitants a quitté l’ancienne ville qui lutte face aux assauts permanents du sable qui l’engloutit inexorablement. Des douze mosquées présentes jadis à Chinguetti, une seule résiste encore au sable. Elle est emblématique de la vieille ville de Chinguetti, et une myriade de petites ruelles s’articulent autour de cette mosquée.
Le centre administratif de Chinguetti, l’école, et la majorité des commerces se trouvent dans la nouvelle ville de Chinguetti.
Il y a environ une dizaine de bibliothèques à Chinguetti où sont préservés les manuscrits en parchemin, écrits avec du charbon et de la gomme arabique. Certains datent des 9e et 10e siècles, et sont parfois rédigés sur de la peau de gazelles, ou protégés par des couvertures en peau de chèvres. Les parchemins sont principalement des livres religieux relatifs à l’Islam et au Coran, et aussi des livres de poésie et de littérature, de calligraphies, d’astronomie, de mathématiques…
La bibliothèque de la famille Habott, composée d’environ 1400 ouvrages, est sans doute la plus prestigieuse de toutes et abrite des collections extrêmement rares.
Certains propriétaires de manuscrits conservent les ouvrages dans la vieille ville de Chinguetti et ils sont toujours enclins à nous faire visiter leur bibliothèque quand notre voyage dans le désert en Mauritanie nous mène à Chinguetti.
C’est ce patrimoine d’exception qui vaut à Chinguetti d’être appelée la « Sorbonne du Désert » : il est difficile de connaître le nombre d’ouvrages dans les bibliothèques de la cité : on estime qu’il y en a entre 7000 et 15 000, certaines avancent même le nombre de 40 000 !
En 2021, France Télévisions a réalisé des reportages sur Chinguetti. Vous pouvez les regarder en cliquant sur ces liens :
Mauritanie : Chinguetti, une ville sainte de l’Islam en plein désert
Mauritanie : des bibliothèques d’exception en plein désert
Aujourd’hui, entre 6000 et 7000 personnes vivent à Chinguetti et il est manifeste que les habitants sont très attachés à leur cité, fiers de leur histoire, de leur patrimoine et de leur lutte pour faire vivre cette ville, malgré l’impitoyable avancée des sables, malgré la sécheresse.
Ces cités saintes, pétillantes de vie et d’histoire, sont cernées par le gigantesque océan de sable du désert du Sahara. Ses vagues minérales, tantôt hautes dunes aux crêtes acérées, tantôt barkhanes qui se succèdent les unes aux autres (une barkhane est une dune en forme de croissant allongé dans le sens du vent), tantôt rondes, tantôt incisives comme à l’assaut du ciel, forment des ergs multi-couleurs qui donnent une saveur unique à ce désert mauritanien.
L’erg Ouarane, écrin de sable dont émerge Chinguetti, est le royaume des dunes à perte de vue. Un voyage dans le désert en Mauritanie au cœur de l’erg Ouarane peut vous faire découvrir, Neyana, où le chant des dunes emplit l’air d’un surprenant vrombissement. Les nomades l’attribuent aux djinns, les esprits qui voyagent dans le désert. Les scientifiques quant à eux l’expliquent par le son émis lorsqu’une avalanche de sable se déclare dans la zone la plus pentue de la dune (les grains de sable entrent alors en résonance).
Une trentaine de dunes chantantes sont connues dans le monde, particulièrement dans le désert du Sahara, et aussi dans le désert de Gobi en Mongolie, en Californie, en Chine…
Les oasis de Tanouchert, Lemrayveg, Legueila, M’hairet, telles des touches vertes peintes au creux de l’or des sables par les Impressionnistes, regorgent de régimes de dattes dont la cueillette, en juillet-août, donne lieu à la grande fête de la Guetna, une magnifique occasion pour les Mauritaniens de quitter les villes et se rassembler dans les oasis afin de célébrer les récoltes.
Les palmiers-dattiers, emblématiques de la flore et végétation du Sahara mauritanien, puisent l’eau profondément dans les minces filets souterrains : là où il y a l’eau, il y a la vie. L’Adrar est d’ailleurs la première région productrice de dattes en Mauritanie.
Un joli récit de voyage dans le désert écrit par Roselyne Sibille lors d’un voyage dans le désert en Mauritanie, relate une semaine de randonnée dans le désert mauritanien, au creux de l’erg Ouarane : rendez-vous ici pour le lire.
À l’Ouest de Chinguetti, se dresse la montagne Zarga, qui culmine à environ 700 mètres et barre le chemin à l’erg Ouarane. Cette moraine glaciaire (amas de débris rocheux qui se forme lors d’une décrue glaciaire) est apparue il y a plus de quatre cents millions d’années ! La montagne Zarga est un grand cordon fossile, d’une cinquantaine de kilomètres de long, que le sable semble vouloir engloutir en s’accrochant à la roche. En hassanya, la langue du peuple mauritanien, « Zarga » signifie « multicolore » : l’or du sable et le brun de la roche chaotique forment ici une grandiose symphonie.
Au Sud-Ouest d’Atar, sable et roche se défient. Dans une succession de plateaux de grès creusés d’oueds et de profonds canyons, d’oasis et de sublimes massifs dunaires blancs, blonds, ocres ponctués d’acacias, notre voyage dans le désert en Mauritanie nous fait pénétrer dans les dédales de l’erg Malichigdane, dans la vallée Blanche aux sables soyeux et enveloppants, et dans l’infini de l’erg Amatlich.
La Vallée Blanche El Mechroue est une faille profonde, située entre deux imposantes falaises de grès sombre, qui marque l’entrée occidentale de l’Adrar. Le sable, poussé par les vents, l’envahit inexorablement et tente de submerger ses falaises abruptes qui apparaissent telles les vagues figées d’un océan de dunes. La nuit, particulièrement à la pleine lune, le sable très clair des dunes et du bas de la vallée se reflète sur la chaîne de roches noires et les « peint » littéralement de blanc… magie d’un voyage dans le désert en Mauritanie !
L’erg Amatlich est une mer de sable qui déroule fièrement ses dunes somptueuses sur 400 kilomètres jusqu’à l’Océan Atlantique : insolite rencontre bleu-or du désert et de la mer qui borde l’ouest de la Mauritanie.
Sur cette côte Ouest, s’étend le parc national du Banc d’Arguin, créé en 1976 par le président de la République Islamique de Mauritanie, Mr Mokhtar Ould Daddah, à la demande de Théodore Monod, et classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1989. Véritable dédale de petites îles et de bancs de sable situés dans le golfe d’Arguin, c’est un écosystème marin et terrestre unique au monde, une réserve ornithologique d’exception où des millions d’oiseaux migrent en hiver.
C’est aussi le domaine des Imraguens, nomades-pêcheurs aux pratiques de pêche ancestrale : jusqu’à la fin du 20e siècle, ils utilisaient une technique de pêche qui consistait à repérer certaines espèces de dauphins (les dauphins à bosse et les dauphins à gros nez) et siffler afin de les attirer vers le rivage. Les dauphins entraînaient dans leur sillage des bancs de mulets que les Imraguens n’avaient plus qu’à capturer dans leurs filets.
Depuis les années 1980, les pêcheurs utilisent des bateaux à fond plat connus sous le nom de « lanches ». Les Imraguens, petite ethnie d’à peine plus d’un millier de personnes sont les seuls à avoir le droit de pêcher dans le Banc d’Arguin, et ceci uniquement de manière traditionnelle (les bateaux à moteur sont interdits) et extrêmement réglementée (des quotas de pêche ont été intelligemment instaurés afin de ne pêcher que ce qui est nécessaire).
Les récits de voyage dans le désert en Mauritanie de Saint Exupéry, Odette du Puigaudeau et Marion Sénones, Théodore Monod, Jean Mermoz… ont rendu un vibrant hommage à la grandiose beauté de la Mauritanie, terre vierge et mystérieuse. Eux-mêmes ont parcouru ce territoire lors de randonnées en Mauritanie et évoque dans leurs récits de voyage dans le désert en Mauritanie leur amour pour cette terre et ce peuple mauritanien.
L’histoire d’Odette du Puigaudeau (1894-1991), ethnologue, et Marion Sénones (1886- 1977), illustratrice, est singulière.
Odette, issue d’une famille bourgeoise, a d’abord été dessinatrice, styliste, journaliste, puis reporter. En Bretagne elle fut aide-matelot et participa à des campagnes de pêches. Elle candidata pour une expédition au Groenland mais le commandant Charcot, qui n’acceptait pas les femmes à bord, refusa.
A Paris en 1931, une voyante lui prédit qu’elle fera la rencontre de son âme sœur par le biais d’un magazine. Spontanément, Odette acheta le magazine Ève (premier « quotidien illustré de la femme »), puis se rendit au siège du magazine : elle fut accueillie par Marion Sénones, peintre et dessinatrice, qui deviendra sa compagne de toujours.
En novembre 1933, elles décidèrent de partir en voyage dans le désert en Mauritanie, à bord d’un dundée (un bateau de pêche) et débarquèrent à Nouadhibou (Nord de la côte Ouest de Mauritanie). C’est alors que commença leur périple de 4500 km à travers la Mauritanie (dont 2500 km à dos de chameau), jusqu’en octobre 1934. C’est de ce voyage dans le désert en Mauritanie que naîtront les livres Pieds nus à travers la Mauritanie, écrit par Odette du Puigaudeau et illustré par Marion Sénones, publié en 1936 qui reçut entre autres le grand prix de l’Académie Française et La grande foire aux dattes publié en 1937.
Les deux femmes repartirent en Mauritanie de décembre 1936 et janvier 1938 : leurs récits de ce deuxième voyage dans le désert en Mauritanie sont relatés dans La Route de l’Ouest, Tagant et Le Sel du Désert.