Les traditions en Mauritanie sont en particulier liées à l’histoire du pays, au mode de vie nomade en Mauritanie, et aux différents groupes ethniques qui y cohabitent.
Avant l’islamisation qui débuta au 7e siècle en Mauritanie et s’intensifia à partir du 10e siècle, l’actuelle Mauritanie était peuplée de Berbères et de différentes ethnies Noires qui étaient de croyance animiste.
L’animisme fait état d’une force vitale, un esprit, qui existe en toute chose : être humain, ancêtre, animal, végétal, minéral, objets, etc. Les rites animistes consistent à capter cette force vitale, parfois au travers de rituels de sacrifices, afin de s’en servir.
L’animisme est très présent encore aujourd’hui en Mauritanie, particulièrement dans le monde rural. Lors d’évènements majeurs de l’existence (naissance, mariage, décès, etc.), les forces vitales sont consultées, principalement pour assurer fécondité, richesse et force à la communauté. Des sacrifices d’animaux font partie des traditions en Mauritanie : ils ont lieu pour honorer ces forces vitales.
Depuis le 28 novembre 1958 le nom officiel de la Mauritanie est République Islamique de Mauritanie, et l’indépendance de la Mauritanie a été proclamée le 28 novembre 1960. Ainsi l’Islam n’est pas uniquement une religion en Mauritanie : l’Islam régit le pays et la société mauritanienne. La constitution mauritanienne a instauré l’Islam comme unique religion de l’État mauritanien et du peuple mauritanien et stipule que seuls les musulmans peuvent avoir la citoyenneté mauritanienne.
Le peuple mauritanien est musulman sunnite dans sa quasi-totale majorité et se réclame de l’école malékite, l’une des quatre écoles de l’Islam sunnite. Il y a en Mauritanie plusieurs confréries religieuses soufies : les deux principales sont la Tijjaniyya (confrérie soufie fondée au 18e siècle) et la Qaddariyya (confrérie de Qadir : confrérie soufie fondée au 11e siècle). Les traditions en Mauritanie sont donc également liée à l’Islam.
Le Christianisme est présent de manière anecdotique en Mauritanie : il y aurait (mais ce n’est pas officiel) 0,26% de la population qui serait catholique. Officiellement il est interdit de pratiquer une foi autre que l’Islam en Mauritanie (au moins en public). Dans les faits, il existe un diocèse catholique chrétien, fondé à Nouakchott en 1965. Monseigneur Victor Ndione (né au Sénégal) en est l’évêque (nommé en février 2024 et ordonné en avril). Les fidèles sont tous des non-mauritaniens : ils viennent principalement du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de Guinée-Bissau et de France, et peuvent pratiquer leur religion sans être inquiétés (vu qu’ils ne sont pas mauritaniens) tant qu’ils ne cherchent pas à convertir les Mauritaniens.
L’Église catholique est représentée par quelques lieux de culte à Nouakchott (capitale de la Mauritanie, située sur la côte Ouest de la Mauritanie, au bord de l’océan atlantique), Nouadhibou (extrême Nord-Ouest de la Mauritanie, en bordure Atlantique), Zouerate (au Nord de la Mauritanie) et Rosso (au Sud de la Mauritanie, à la frontière avec le Sénégal).
Les Maures sont majoritairement plus pratiquants que les musulmans de certains pays (Tunisie ou Égypte par exemple). Ils observent les cinq prières quotidiennes et il semblerait que la pratique des jeunes soit même plus fervente que celle de leurs aînés. Et ils sont plus respectueux des traditions en Mauritanie.
Le peuple mauritanien forme une société complexe de par son histoire : des ethnies qui ont très peu de choses en commun ont été regroupées par les colons français dans un pays appelé Mauritanie. Il y a d’ailleurs officiellement quatre langues nationales en Mauritanie : l’arabe, sans que cela soit précisé s’il s’agit de l’arabe classique ou de l’arabe hassanya, et trois langues nigéro-congolaises : le peul (ou poular, la langue des Peuls), le soninké et le wolof.
D’autres dialectes sont parlés en Mauritanie : l’imraguen, le koyra chiini, le zenaga le bambara, le tamasheq, l’Azer… Et puis il y a le français qui était une langue officielle, qui ne l’est plus, mais qui reste une langue enseignée et utilisée dans l’administration !
Le peuple mauritanien ne forme donc pas une unité indivisible. Et c’est un peuple qui est à la fois ancré dans les traditions en Mauritanie ancestrales et un ordre social inflexible, et à la fois mu par une soif de liberté et de modernité incontestable.
Aujourd’hui encore, selon les traditions en Mauritanie, la société mauritanienne est organisée selon un système de castes et de grandes inégalités existent toujours entre les Maures blancs (les Beïdhane, Berbères ou Arabo-berbères) et la majorité noire constituée des Maures noirs (les Haratins) et des Africains de Mauritanie (Toucouleurs, Soninkés, Peuls, Bambara, Wolofs, Imraguens, etc.). L’esclavage, bien qu’il ait été officiellement aboli plusieurs fois, est encore pratiqué par les Maures blancs vis à vis des Haratins.
Les droits des femmes sont également sujets à débat. La Mauritanie est certes un pays où le quart des députés de l’Assemblée Nationale sont des femmes… mais où un tiers des femmes se marient (ou sont mariées) avant leur 18 ans, où les femmes ne représentent qu’une toute petite minorité dans les Universités, et où des pratiques ancestrales de gavage des femmes avant leur mariage existent encore dans certaines communautés. Certaines traditions en Mauritanie concernant les femmes font donc débat.
En effet, au nom des traditions en Mauritanie, les standards de beauté exigeaient autrefois que les femmes soient obèses et que leurs dents soient projetées vers l’avant de sorte à repousser la lèvre supérieure vers le haut. Aujourd’hui, le redressement des incisives n’est plus pratiqué, en revanche, pour qu’une femme soit considérée comme belle en Mauritanie, elle doit toujours être ronde (signe d’opulence, de noblesse et d’honneur).
Ainsi, aujourd’hui, on ne peut vraiment plus parler de pratique de gavage systématique dans les traditions en Mauritanie, mais dans le monde rural, 40% des jeunes filles seraient encore concernées.
« Le gavage n’est plus très répandu mais il continue d’exister, parce qu’il s’agit d’un critère de beauté pour les filles. Et beaucoup d’hommes y tiennent énormément. C’est aussi un signe de richesse. Parce qu’une famille qui ne gave pas ses filles est une famille marginalisée. ». Voilà ce que dit Aminetou Mint El-Moctar, une militante mauritanienne des droits humains, en particulier engagée contre le mariage forcé d’enfants, contre l’esclavage, et pour les droits des femmes.
Aminetou Mint El-Moctar est née en 1956 dans une famille noble de Maures blancs. À 7 ans elle demande à ses parents d’être scolarisée au même titre que ses frères, puis elle refuse le gavage que veulent lui imposer ses parents au titre des traditions en Mauritanie. Elle est mariée à 13 ans. Adolescente déjà, elle milite contre les injustices (ce qui lui vaudra d’être arrêtée à plusieurs reprises) et prend le parti des esclaves de sa famille en les incitant à s’enfuir.
Avant ses 18 ans, elle est mère de quatre enfants. Elle est exclue de l’école et trouve refuge chez des Haratins (Maures noirs), un véritable affront aux traditions en Mauritanie ! Elle devient assistante sociale. En 1991, alors que des exactions sont perpétrées par les autorités contre les Mauritaniens noirs (les Negro-mauritaniens), elle fonde un comité de soutien : à ce titre elle est arrêtée et torturée.
En 1999, elle crée l’Association mauritanienne des Femmes Chefs de Familles (AFCF), qui aujourd’hui gère plusieurs centres d’accueil, destinés aux enfants, aux femmes, ou aux victimes de l’esclavage.
En 2006, elle obtient le Prix des Droits de l’Homme de la République française, puis en 2010, Hilary Clinton, alors secrétaire d’état américaine, lui remet une distinction pour son combat contre l’esclavage.
Depuis 2010, elle se bat pour la mise en place d’une législation plus protectrice, et contre les violences faites aux femmes.
En 2014, une fatwa est lancée contre elle par l’Imam d’un courant islamiste radical mauritanien, pour avoir pris publiquement la défense d’un blogueur issu de la basse caste des forgerons et accusé par ces islamistes d’apostasie.
Aminetou Mint El-Moctar continue son combat pour l’égalité pour tous devant la loi, sans distinction de race, de couleur, d’origine ethnique ou de sexe.
« Nous devons continuer à soulever des questions tabou afin de les résoudre, afin de sensibiliser les gens à leurs droits et à leurs devoirs, et surtout, dénoncer toutes les pratiques inhumaines, dégradantes et discriminatoires à l’égard des femmes et des enfants ».
Le 16 octobre 2023, Jeune Afrique a publié un article très intéressant intitulé « En Mauritanie, les femmes, les religieux et la loi de la discorde » : https://www.jeuneafrique.com/1493617/politique/en-mauritanie-les-femmes-les-religieux-et-la-loi-de-la-discorde/
Dans les traditions en Mauritanie, les femmes Mauritaniennes ne sont pas voilées : elles portent le mehlafa, un grand rectangle de tissu fin et coloré qui drape leur corps. Elles l’enroulent autour de leur corps, puis le nouent au niveau des épaules et enfin en recouvrent leurs cheveux.
Les hommes, selon les traditions en Mauritanie, se vêtissent d’un sarouel, bouffant et léger, maintenu avec une ceinture en cuir. En général il est blanc ou bleu (parfois noir). En haut ils portent une chemise ou un tee-shirt mais surtout, ils se vêtissent d’un drâa, un boubou, longue tunique ample dont les manches peuvent être repliées et remontées sur les épaules.
Il y a plusieurs grandes poches dans le drâa, d’où les hommes sortent en général plein de choses alors même que ces poches sont quasiment invisibles ! Ils y stockent en particulier leurs bagues à tabac, qui prennent la forme de petites sacoches colorées et décorées. Même s’ils travaillent en ville par exemple, ils portent bien souvent le drâa par-dessus une tenue plus classique (pantalon et chemise).
En Mauritanie, les drâa sont principalement blancs ou bleus. Comme sur le sarouel, des broderies peuvent orner le drâa. Les plus beaux drâa, avec de magnifiques broderies, sont portés lors des fêtes religieuses, cérémonies, mariages, etc.
Les Maures portent également un haouli, long turban en coton (6 à 8 mètres de tissu) enroulé autour de la tête, qui protège tout à la fois du vent, du soleil et du sable (plus communément appelé chèche !). Cela fait aussi partie des traditions en Mauritanie.
Aux pieds, hommes et femmes portent traditionnellement des naïls, sandales en cuir très légères.
Dans les traditions en Mauritanie, l’artisanat du cuir est l’art des femmes. Les peaux sont tannées avec les feuilles du Tamat, ou Acacia ehrenbergiana, et les gousses du Gonakier, une autre espèce d’acacia, de la famille des mimosacées (à fleurs jaunes en forme de pompon), dont les gousses sont riches en tanin. En Mauritanie on utilise principalement la peau des moutons pour le travail du cuir. D’ailleurs, les tapis de prière sont en peau de mouton bordée de cuir sur laquelle une toison de mouton est cousue.
La khaïma est l’habitat traditionnel des nomades en Mauritanie. Chaque tente abrite une famille : les parents, les enfants, et parfois un ou plusieurs parents âgés.
La khaïma est fabriquée, dans les traditions en Mauritanie, avec de la laine de mouton mélangée à du poil de chamelon (plus claire). Il existe aussi des khaïma blanches, plus petites, formées de bandes de coton cousues ensemble : elles sont parfois dressées à l’intérieur des grandes khaïma brunes pour plus de confort. L’intérieur de la khaïma est souvent égayé par des tissus très colorés.
Le sol à l’intérieur de la khaïma est recouvert de nattes (ahsirat) confectionnées en rachis de palmiers ou en tiges de graminées selon la flore et végétation du Sahara présente sur les lieux de confection des nattes.
Selon les traditions en Mauritanie, ce sont également les femmes qui tissent les nattes. Les tiges de mil et d’alfa sont utilisées pour les nattes ordinaires, mais pour les nattes plus prestigieuses, les femmes utilisent l’oum rekba (une espèce de graminée). Les nattes sont tressées avec de fines bandes de cuir, et plus les bandes sont rapprochées les unes des autres, plus la natte a de la valeur. Elles sont ensuite bordées de cuir cousu à la main.
La khaïma est toujours ouverte côté Sud-Ouest, car les vents chauds et les vents de sable viennent du Nord-Est. Quand il n’y a pas de vent et qu’il fait chaud, les bords de la khaïma sont relevés. Dans le respect des traditions en Mauritanie, le chef de famille est assis au centre de la khaïma, face à l’entrée.
L’une des traditions en Mauritanie est que l’on n’entre pas sous une tente sans y avoir été invité ! Et on ne rend visite à une famille que pour une raison importante, surtout si les nomades ne font pas partie de la famille du guide ou des chameliers qui nous accompagnent en randonnée chamelière dans le désert mauritanien.
Parmi les traditions en Mauritanie qu’il faut respecter, il est impératif de se déchausser avant d’entrer sous la khaïma (ou dans une maison d’ailleurs).
Se saluer en Mauritanie, c’est un rituel très important. On se demande des nouvelles de la famille, des pâturages, des troupeaux, du travail, de la santé… On se dit toujours que tout va bien ! Et cela fait partie des traditions en Mauritanie, des règles de politesse et de savoir-vivre : les salutations préliminaires sont essentielles.
Les hommes entre eux, s’ils se connaissent, peuvent se serrer la main.
Par contre, un homme ne sert jamais la main à une femme, et inversement, sauf s’ils sont de la même famille. C’est l’une des traditions en Mauritanie.
Mais ne soyez pas surprise en tant que femme si un mauritanien ou une mauritanienne vous tend la main : les Maures connaissent bien nos us et coutumes et ils savent que se serrer la main entre homme et femme, cela se fait dans nos pays, et ils ont à cœur de ne pas nous offenser. Idem pour les embrassades : à moins qu’ils ne s’approchent de vous pour vous saluer chaleureusement, n’embrassez jamais une femme ou un homme maure.
S’il vous est proposé de boire le thé ou le zrig (lait de chamelle fermenté ou frais, coupé avec de l’eau sucrée) il peut être blessant de refuser, ceci pouvant être considéré comme une impolitesse ou offense.
Vous pouvez juste tremper vos lèvres dans le zrig si vous préférez uniquement goûter (c’est très diurétique !).
Mais boire le thé est ritualisé par la cérémonie des trois thés en Mauritanie : si vous acceptez le premier thé, vous vous devez d’accepter les deux suivants. On ne boit jamais qu’un seul verre de thé : on boit forcément les trois thés en Mauritanie.
C’est l’empreinte du système de castes que vous pourrez observer en randonnées en Mauritanie : chaque membre de l’équipe locale a un rôle bien spécifique et chacun va bien rester dans son rôle. Autant il est clair que le guide sera en lien permanent avec vous, autant ce n’est pas si évident que les chameliers et le cuisinier se mêlent au groupe.
Les chameliers ont en charge… les dromadaires : bâtage et débâtage, les nourrir, trouver les passages les plus aisés pour leurs animaux… La relation aux chameliers n’est pas toujours facile au premier abord : ils peuvent paraître « distants » mais n’hésitez pas à lier avec eux, à aller vers eux, à communiquer avec eux, à proposer que vous mangiez tous ensemble. Du moment que tout est fait en respect, ça ne pourra jamais être mal interprété.
Le cuisinier est… le grand maître de la cuisine. Vous pouvez l’aider, mais demandez-lui s’il est d’accord !